D'après une étude récemment publiée dans la revue Nature Genetics, le lien entre horloge biologique et diabète de type 2 serait modulé par la mélatonine, une hormone sécrétée par l'épiphyse (glande pinéale) qui joue un rôle dans les rythmes biologiques, la régulation de la pression sanguine de même que dans l'activité du système immunitaire.
Parfois surnommée «hormone du sommeil», la mélatonine est produite pendant la nuit ou lorsque la rétine de l'oeil ne capte pas de lumière.
Une équipe internationale de chercheurs, comprenant notamment un groupe de scientifiques français du CNRS (Centre national de recherche scientifique), a réalisé une étude génétique sur quelque 23.000 patients et a conclu que des mutations du gène qui produit un récepteur de la mélatonine augmenteraient la glycémie (taux de sucre dans le sang) et présenteraient donc un facteur de risque pour l'apparition du diabète de type 2.
«Nos données suggèrent un lien possible entre la régulation des rythmes circadiens et l'homéostasie du glucose par le biais de la mélatonine», indiquent les chercheurs dans leur article de Nature Genetics.
Dans son communiqué, le CNRS souligne que la perturbation des rythmes biologiques basés sur les cycles jour/nuit (aussi appelés cycles circadiens) a un impact sur la production d'insuline et peut être associé à un surplus pondéral. On indique également un lien possible avec l'humeur:
«Les diabétiques par exemple sont souvent déprimés et leurs troubles psychiques apparaissent parfois avant même que le diabète ne se déclare. Cependant le lien moléculaire entre toutes ces pathologies était jusqu'à présent inconnu.»
Le Centre national de la recherche scientifique indique par ailleurs qu'un nouvel antidépresseur (l'agomélatine) agit justement sur les récepteurs de la mélatonine et serait particulièrement indiqué dans le cas des dépressions saisonnières liées au raccourcissement des jours en hiver.