Dimanche dernier, des chercheurs américains ont annoncé dans la revue anglaise Nature Genetics avoir découvert un nouveau gène de prédisposition de la maladie chez la personne âgée. La présence d'un tel gène augmenterait le risque uniquement pour les femmes. Cette découverte pourrait expliquer pourquoi les femmes sont plus souvent victimes de cette affection terrible que les hommes. Il est en tout cas certain que les prédispositions génétiques sont aussi modulées par le mode de vie et l'environnement.
Pour découvrir ce nouveau gène, les chercheurs de la Mayo Clinic en Floride ont examiné la totalité du génome de 844 patients souffrant d'un Alzheimer et l'ont comparé à celui de 1 255 personnes de même âge qui en étaient indemnes. Ils ont ainsi pu montrer que les personnes porteuses d'un variant du gène PCDH11X situé sur le chromosome X ont un risque accru de souffrir de la maladie. Chaque individu présente deux copies de chaque gène, l'une venant du père et l'autre de la mère. Les scientifiques ont aussi pu observer que les femmes dont les deux copies du gène PCDH11X présentent cette même variation ont presque deux fois plus de risque de souffrir d'un Alzheimer (risque multiplié par 1,75) que les autres. Celles qui n'ont qu'une copie de ce gène n'ont qu'une majoration très faible (multiplié par 1,26) tout comme les hommes qui n'ont forcément qu'une copie du gène. Ces découvertes ont été confirmées sur 1 547 malades comparés à 1 209 personnes «témoin». De tels travaux permettent d'ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques.
Le gène identifié code pour une protéine dite protocadhérine qui joue un rôle dans l'adhésion des cellules au niveau du cerveau. «Nous pourrons bientôt dire si une telle découverte pourra améliorer le diagnostic de la maladie ou son traitement», estime un des coauteurs de l'étude, le docteur Carrasquillo.
Source: Le Figaro 13/01/2009