Bavardage incessant de mes silences

Sujet: Bavardage incessant de mes silences 30/05/09, 07:21 pm

Je me revoie petite fille

Je me revoie petite fille,
Là dans le soir descendant.
Là où est tout possible,
Je me revois courant,

Sur la plage en pleurant,
Là quand ciel et mer s'unissent,
Là où les peurs s'évanouissent,
Quand deux bras tendus vous étreignent,
Et vous disent qu'ils vous aiment.

Je me revoie petite fille,
À contempler l'infini du ciel.
À croire à la vie éternelle.
Mais j'ai revu la petite fille,
Là où la vie plein de fiel,
A noyé, laminé et brisé ses rêves.
Sa vie de doute n'a pas de trêves.

Je me revoie petite fille pleine d'innocence,
À espérer dans l'éternité de l'enfance.

Mais j'ai revu la petite fille écoutant le silence,
La vie lui a donné en cadeau plein de pénitence.

J'entends la voix de la petite fille qui appelle.
Mais le vent lui renvoie le fantôme d'Elle.

Je me revois petite fille espérant toujours l'impossible.
Et les nuits passées éveillée, à l'attendre...impassible.
L'enfant a pris son envol, sans concession.
Mais, pour cet amour d'enfant sans condition...
Combien de larmes... elle aurait pu lui éviter.
La vie s'est écoulée, par brides désordonnées,

Dans sa vie reste un grand vide immense,
Et dans son cœur ce chagrin que nul ne panse.
Je revoie la petite fille, le corps meurtri, de ses patiences.
Je me revoie petite fille le cœur sans joie,
Sans voix et l'âme pleine de « pourquoi »,
À ramasser ce qu'elle lui a laissé de silences.

Mais la petite fille, s'est dite : toi douleur qui gruge mon bonheur,
Tu n’es plus qu’une silhouette découpée, juste une tumeur.

Je pars, je monte, je vole, je vis, je ris, et je me revoie petite fille,
Je l'accompagne dans ses errances, et on se promet la lune qui brille

Petite fille chasse ce fardeau qui est lourd à porter.
Il importe de ne pas donner prise à tout cela. Elle aura gagné.

Il est des soirs où le ciel, trop noir, trop bas, trop lourd, pèse sur une Mer qui frémit dans ton attente.

Petite fille, il est temps de gommer les ombres, prends la barre, le large et va au gré de tes envies et sois battante.

par marie josé geatcher