pharmaland le jardin des futurs pharmaciens
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 l'écorché vif

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Le crève-cœur
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Le crève-cœur
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime23/03/10, 07:28 pm

encore merci dalay je peux me targuer désormais d'avoir au moins une lectrice fidèle.

Le jour de mon internement, maman a tenu à m’accompagner à l’hôpital. Elle était toute tristounette, maman, et pendant tout le trajet elle l’avait bien pris sa figure de circonstance. Une moue que je ne lui connaissais pas, une neuve qui seyait merveilleusement à la situation.
C’était trop de malheur pour elle évidement que de voir son fils unique se faire péter la gueule et en devenir fou juste après. Mais je ne sais pas si j’aurais ressenti la même chose à sa place, en tout cas moi, elle ne me chagrinait pas plus que ça mon infortune supplémentaire.

A la recherche de mon hôpital ! On s’est laissé poussé, donc, silencieux et désemparés, par une foule nombreuse qui allait à hue et à dia se déverser sottement dans le creuset urbain des habitudes journalières. Ah ce qu’il était drôle tout ce beau monde à voir. Je les regardais ces gens qui se démenaient énergiquement et me disais alors qu’ils devaient forcément tous se croire malins, n’ayant pour se jauger, en fait d’intelligence, autre cerveau que le leur. "Ah il n’y a pas un seul qui puisse me la faire !" voilà ce que chacun d’eux devait se dire à part soi. C’était ma nouvelle manière pour déjouer le regard intimidant des autres. Les mépriser en masse pour leur suffisance et leur connerie collective. Jamais de ma vie je ne me suis senti aussi lucide qu’à ce moment-là où les autres justement (à tort ?) me prenaient pour un fou. Le monde à l’envers ! Content alors de ma trouvaille spirituelle, j’ai ébauché un sourire que j’ai vite réprimé pour ne pas renforcer l’idée de ma folie auprès de ma mère. Trop tard, elle m’avait déjà vu, et sa moue s’est encore compliquée de quelques rides au front. Pour aller plus vite, on a pris un bus, puis un autre, tous bondés. C’était comme autant d’arches de Noé, tous ces autocars pleins à craquer, sauvant ainsi les gens de je ne sais quel déluge.


De bus en bus, et de rue en rue, nous sommes parvenus tant bien que mal, moi, maman et sa peine, à trouver cet endroit où l’on s’occupait des psychotiques de guerre dans mon genre. C’était un lieu tranquille, planqué dans un quartier résidentiel aux maisons bien foutues, pas du tout fait pour les miteux, ce coin-là. Ah non ! Si on nous avait prévenus, on se serait convenablement sapé pour l’occase, et même passés chez le coiffeur, pour nous faire beaux.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime24/03/10, 02:21 pm

Le crève-cœur a écrit:
encore merci dalay je peux me targuer désormais d'avoir au moins une lectrice fidèle.

ils sont occupés à réviser et moi à glandouiller l'écorché vif - Page 2 Fresse
te lire est toujours un plaisir, tu te fonds si intelligemment dans ce personnage! tu sais analyser les sentiments et les exprimer.
j'attends la suite l'écorché vif - Page 2 Icon_biggrin
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amel
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime24/03/10, 05:12 pm

je croyais que c'était fini quand le gars tapait dans le sol et se rendit compte qu'il était devenu schizo ...

merci de nous faire poursuivre le voyage avec ce peronnage ahh comment s'appelle-t-il en fait? il n'a pas repondu à cette question du médecin "fou"

c'est de plus en plus passionnant l'écorché vif - Page 2 Herz je vois les scènes défiler, tellemnt ça a l'air réaliste on aurait dit que c'est du vécu! et que tu as vécu tout ça!!
et dire que c'est ton imagination tout ça!!! l'écorché vif - Page 2 Icon_eek
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Choupinette
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime25/03/10, 06:45 pm

j'adore ton sens de l'humour Laughing

et j'attend la suite (rendez vous quotidiens sur le forum Very Happy)
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misou
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime26/03/10, 06:45 pm

Citation :
encore merci dalay je peux me targuer désormais d'avoir au moins une lectrice fidèle.

rien que pour cette phrase je te donnerai pas satisfaction en devenant une seconde fidèle l'écorché vif - Page 2 Icon_tongue

non plus serieusement, je te lis crève coeur avec un peu de retard certe, mais je ne peux me passer de te lire.. lol

pour les commentaires aprés les éxams l'écorché vif - Page 2 616529
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime26/03/10, 06:46 pm

oui moi aussi je voulais que tout soit fini à ce moment où le gars tape dans la sol puis j'ai décidé de continuer à écrire, mais je vois que c'est entrain de passer dangereusement de la nouvelle à l'écrit satirique, ce qui n'était pas du tout mon projet de départ.

Après avoir vu le toubib de l’asile, qui, lui aussi, a été formel quant mon pétage de plomb, il fallait dire au revoir à maman et verser quelques larmes pour donner à cette scène de faux adieux toute son authenticité et son tragique. On a pleuré alors à tour de bras, maman et moi, en s’étreignant fiévreusement et en bafouillant entre deux petits éclats de sanglot des « je t’aime » et des « tu vas me manquer » qui, aussitôt dits, nous nouaient encore la gorge et nous faisait alors éclater en sanglot derechef, et c’était reparti pour un tour. A force de faire semblant, on a fini par croire à notre simulacre tristounet et attendrissant, et l’on voulait plus qu’on nous sépare, moi et ma maman chérie, on s’aimait trop à cet instant-là, et l'on tenait à ce que ça se sache. Le mammifère prenait le dessus sur nous. Mais comme il fallait bien que ça s’arrête, l’infermière est intervenue pour interrompre notre séance de pleurnicherie sans cesse recommencée. Je me suis souvent demandé, d’ailleurs, si les hommes se comporteraient de la même manière s’ils vivaient seuls, c’est à dire à l’abri de tout regard, et si ce n’est pas, justement, le regard des autres qui les poussaient à être bienséants et tout, c'est-à-dire tout à fait prévisible, à pleurer quand il fallait pleurer, à rire quand il fallait rire et à s’énerver quand il fallait s'énerver. Est-ce que ce sont vraiment des exigences comportementales qu’ils portent en eux ? Je ne sais pas, il faudrait peut-être faire l’expérience, les exterminer tous et me laisser, seul, pour pouvoir juger de tout ça. N’ayez crainte, je vous communiquerai les résultats de mon expérience aussitôt faite !

On m’a donné une chambre, rien que pour moi, fraichement laquée en blanc, un peu plus spacieuse que celle que j’avais du coté de Hassiba, mais pas plus meublée. Un lit, toujours, et une table de chevet. En guise de fenêtre, il y’avait un trou, là-haut, à trente centimètre du plafond, tout à fait grillagée, et qui faisait, au soleil, sur le mur d’en face comme un échiquier d’ombre et de lumière. Elle était impec ma nouvelle piaule, propre et tout, il n’y a pas à dire, il n’y avait que les draps qui sentaient fort la pisse et puis le matelas aussi. Je leur aurais bien tiré les oreilles, moi, aux femmes de ménages, si je n’étais pas fou, pour une pareille négligence. Mais quand on a ce statut de fou, même une bien plus chnoque, bonne qu’à passer la serpillère, ne doit pas vous prendre au sérieux.


Dernière édition par Le crève-cœur le 26/03/10, 08:33 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime26/03/10, 06:53 pm

merci à tous ça fait tjrs plaisir de se savoir lu.... et peut-être apprécié.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime26/03/10, 08:42 pm

j'adore ta description des lieux(a la emile zola et ces fabuleuses oeuvres, )je n'ai jamais bien sur faire ça, lol
bonne continuation,
on attend alhal9a alk9adima
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime28/03/10, 09:09 pm

avec Zola je ne partage que le patronyme joliment préfixié d'un A privatif!
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime29/03/10, 08:00 pm

Lors de mes deux premières semaines à l’asile, je l’ai encore revu trois ou quatre fois, mon coupable imaginaire, puis il s’en est allé là d’où il était venu, sans même me dire au revoir. Sans doute qu’il avait d’autre chat à fouetter, c'est-à-dire d’autres merdes à foutre dans la vie des gens, des bien plus grosses et bien plus compliquées…enfin, des tout à fait diarrhéiques ! Beurk ! En tout cas, la mienne de m*****, qu’il m’avait importunément pondue dans la citrouille, commençait à se dissoudre un peu à force d’être surveillée de près par le psychiatre.

Aussi, pour chasser ce qui en restait en fait de relents, a-t-on décidé de me faire sortir prendre l’air plus fréquemment, quatre fois par jour, au lieu des deux récrés permises, dans le pimpant jardin de l’asile. C’est à cette période-là où je tirais vers ma guérison que j’ai connu X , l’infirmière chargée de veiller sur moi lors de ces sorties curatives.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime01/04/10, 02:10 pm

Elle était toute mignonne, mon infirmière à moi, avec des yeux grands comme ça, couleur de jais et des cheveux faussement blonds qui lui tombaient en avalanche, ondulés, dorés et soyeux, jusqu’au bas du dos, tellement ils étaient longs, ses cheveux, et qui finissaient ainsi, comme autant de langues de flammes laissées à leur faim, à jamais tentées par le galbe généreux qu’épousait fidèlement sa blouse blanche coquinement cintrée.

Elle était très réservée, et même timide, ne parlant presque jamais, au début, que pour m’annoncer la fin de la promenade. Sauf que tout prêtait à la confidence dans ce jardin au décor romantique suintant le souvenir et le regret de toutes parts, le soir tombant avec dans le ciel les réminiscences empourprés d’un soleil déjà parti, les allés désherbés en d’autres temps par d’autres pas que les nôtres, les bananiers aux feuilles pendantes languissant de ne pas nous entendre nous raconter des histoires, le silence que……

pfffffff quelle tapette je peux être donc ! Passons, passons ! Grosso modo, il lui était facile de se confesser à un type comme moi à la figure complètement dépersonnalisée, j’étais physionomiquement anonyme, voilà tout, en tout cas c’est la raison qu’elle m’a donnée lorsque, bien plus tard, je l’ai questionné à ce propos.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime02/04/10, 03:12 pm

Citation :
Je sais, moi, ce qui pousse ces gens qu’on dit valeureux à aller se faire fichtrement écorcher comme ça. C’est le rêve de gloire. C’est légitime après tout qu’on rêve de gloire, mais allez leur dire qu’ils en crèveront tous, de leur rêve, et puis que, pour toute gloire, c’est six pieds sous terre qu’ils nous entendront, chaque 1er novembre, entonner, enjoué et bien vivants, des achanids à leur mémoire et on verra combien il en restera de valeureux sur le million et demi. Zéro. Je vous le dis

J'aimerais dire au personnage que l'extrême pauvreté et extrême cruauté de l'occupant étaient un puissant moteur pour beaucoup des dits valeureux :-P mais bon, je m'adresse à un écorché vif :-P



Citation :
Au terme de son questionnaire, discourtois et indiscret, il a dû conclure que j’ai complètement péter les plombs et qu’il fallait m’interner au plus vite. Pourtant j’ai bien répondu, moi, sans mentir une seule fois, à toutes ses questions, même aux plus cochonnes, mais, sans doute qu’il ne suffisait pas de dire vrai pour échapper au diagnostic démentiel. La franchise, ce n’est pas toujours que ça paye.

c'est bien la démarche d'un psychotique (selon le peu que je sache), il accepte l'idée d'aller consulter, il est même prêt à tout faire pour guérir, bon, je ne suis pas médecin, j'ai juste lu ça quelque part :-P

Citation :
Je me suis souvent demandé, d’ailleurs, si les hommes se comporteraient de la même manière s’ils vivaient seuls, c’est à dire à l’abri de tout regard, et si ce n’est pas, justement, le regard des autres qui les poussaient à être bienséants et tout, c'est-à-dire tout à fait prévisible, à pleurer quand il fallait pleurer, à rire quand il fallait rire et à s’énerver quand il fallait s'énerver. Est-ce que ce sont vraiment des exigences comportementales qu’ils portent en eux ? Je ne sais pas, il faudrait peut-être faire l’expérience, les exterminer tous et me laisser, seul, pour pouvoir juger de tout ça. N’ayez crainte, je vous communiquerai les résultats de mon expérience aussitôt faite !

Je suis vraiment curieuse de voir les résultats l'écorché vif - Page 2 2378


Merci de partager :-)
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime04/04/10, 06:19 pm

merci pour vos mots gentils, l'écorché vif continue sur facebook:

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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime14/04/10, 07:16 pm

je me disais que ça manquait de personnages féminins (à part à sa mère), je craignais même que tu pousses la transgression jusqu'à faire de lui un personnage qui n'aimait pas le Femmes l'écorché vif - Page 2 Icon_silent (j'aurais arrêter de lire, et oui si sa l'ispri).
mais fais nous grâce de nous éviter une histoire genre un série Mexicaine (el moudeblaj) je vois que Choupinette en voudrait une!!!
pourquoi (pour l'instant) y a pas de noms pour les héros, rendons le truc ludique en t'imposant des prénom , pour l'infirmière ça sera (thelja) autrement dit Neige.
(je sais il y a des moments comme ça ou on aurait mieux fait de s'abstenir d'écrire).
On attend la suite.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime28/04/10, 02:50 pm

amis lecteurs, je m'excuse auprès de vous pour cette longue absence, aller hop et on remet le train en marche....


Le jour de mon internement, maman a tenu à m’accompagner à l’hôpital. Elle était toute tristounette, maman, et pendant tout le trajet elle l’avait bien pris sa figure de circonstance. Une moue que je ne lui connaissais pas, une neuve qui seyait merveilleusement à la situation.
C’était trop de malheur pour elle évidement que de voir son fils unique se faire péter la gueule et en devenir fou juste après, mais il ne fallait pas en faire un plat, non plus. Je ne sais pas si j’aurais ressenti la même chose à sa place, en tout cas moi, elle ne me chagrinait pas plus que ça mon infortune supplémentaire.

A la recherche de mon hôpital, on s’est laissé poussé, donc, silencieux et désemparés, par une foule nombreuse qui allait à hue et à dia se déverser sottement dans le creuset urbain des habitudes journalières. Ah ce qu’il était drôle tout ce beau monde à voir. Je les regardais ces gens qui se démenaient énergiquement et me disais alors qu’ils devaient forcément tous se croire malins, n’ayant pour se jauger, en fait d’intelligence, autre cerveau que le leur. "Ah il n’y a pas un seul qui puisse me la faire !" voilà ce que chacun d’eux devait se dire à part soi. Une foule avec autant d’imbéciles à la fois, ça avait de quoi vous donner le tournis, croyez-moi, mais tant qu’elle était tranquillement planqué au-dedans d’eux leur foutue bêtise de supériorité cérébrale, elle restait bénigne et sans danger. C’est quand ils en faisaient un motif de fédération, tout en la mettant à l’épreuve, c’est à ce moment là que ça devenait funeste, pour eux même et pour l’humanité tout entière. Une géographie de la bêtise intime des foules et des races, voilà ce qu’il nous faut comme science pour mesurer jusqu’à quel point les hommes ont pu pousser leur connerie dans l’espace et le temps. Bah c’est l’histoire des civilisations ! Enfin, il me semble. Les algériens, quant à eux, ils ne l’ont jamais canalisées, la leur de bêtise, ils subissaient celle des autres seulement, romains, arabes, espagnoles, turcs, français, il y en avait pour tous les goûts, et c’est à cause de ça peut-être qu’on arrive plus à la fédérer notre connerie, en un projet national. Enfin, bref, jamais de ma vie je ne me suis senti aussi lucide qu’à ce moment-là où les autres justement, ou c’était à tort peut-être, me prenaient pour un fou. Le monde à l’envers ! Content de ma trouvaille spirituelle, celle qui me faisait passer les gens pour des cons, j’ai ébauché un sourire que j’ai vite réprimé pour ne pas renforcer l’idée de ma folie auprès de ma mère. Trop tard, elle m’avait déjà vu, et sa moue s’est encore compliquée de quelques rides au front. Comme il était un peu loin mon hôpital, il nous fallait prendre un bus pour nous y rendre. Une épreuve. On l’a attendu une bonne demi-heure notre bus avant qu’il arrive, ventru et bondé, les gens y étaient tassés comme des sardines, en mêlant des odeurs de slip moisi et de chaussettes putréfiées, ça chlinguait tellement fort que ça poussait les voyageurs à faire de drôles de grimaces, chacun croyant se dégager, par ça, de toute responsabilité dans ce scandale olfactif. Non, mais il vous faut vraiment un de ces quatre prendre un bus à Alger juste pour voir comment ces salauds d’hommes puent. C’est à ne pas croire son nez, promis. Nous étions donc comme ça serrés et tout, les uns contre les autres, quand tout d’un coup un type noyé quelque part dans cette foule compacte; s’est mis à râler, pas content parce que le chauffeur mettait trop de temps pour redémarrer après chaque arrêt. Il y a toujours quelqu’un qui n’est pas content d’ailleurs dans un autocar. Il a commencé alors à gueuler fort contre le chauffeur, l’assurant qu’il va lui casser la gueule au prochain arrêt et tout, mais au prochain arrêt il remettait encore ça au prochain, puis à la fin, quand nous sommes descendu au terminus, il s’est dégonflé et ils se sont réconciliés et même embrassés pour ça. Les gens, des faux culs, même dans leurs colères.

De bus en bus, et de rue en rue, nous sommes parvenus tant bien que mal, moi, maman et sa peine, à trouver cet endroit où l’on s’occupait des psychotiques de guerre dans mon genre. C’était un lieu tranquille, planqué dans un quartier résidentiel aux maisons bien foutues, pas du tout fait pour les miteux, ce coin-là. Ah non ! Si on nous avait prévenus, on se serait convenablement sapé pour l’occase, et peut-être même passés chez le coiffeur, pour nous faire beaux. On l’aurait tenu convenablement notre rôle quoi, et on se serait fait passé pour des très cossus, dans ce domaine interdit aux pas des petites gens comme nous.



On m’a donné une chambre, alors, rien que pour moi, fraichement laquée en blanc, un peu plus spacieuse que celle que j’avais du coté de Hassiba, mais pas plus meublée. Un lit, toujours, et une table de chevet. En guise de fenêtre, il y’avait un trou, là-haut, à trente centimètre du plafond, tout à fait grillagée, et qui faisait, au soleil, sur le mur d’en face comme un échiquier d’ombre et de lumière. Elle était impec ma nouvelle piaule, propre et tout, il n’y a pas à dire, il n’y avait que les draps qui sentaient fort la pisse et puis le matelas aussi. Je leur aurais bien tiré les oreilles, moi, aux femmes de ménages, si je n’étais pas fou, pour une pareille négligence. Mais fou je l’étais, et même une bien plus chnoque, bonne qu’à passer la serpillère, ne m’aurait pas pris au sérieux. Je m’en suis, d’ailleurs, plaint au médecin lors de ma première consultation mais il n’a pas trouvé ça important, lui non plus, ou pas assez pour qu’on s’y attarde. Que je dorme dans des draps imbibés d’urine et tartinés de m*****, ce n’était pas son affaire, en gros. Il s’est enquis par contre une nouvelle fois de mes anciennes histoires de culs, mais comme je n’en avais aucune à lui raconter (et il devait bien être déçu) alors il s’est résous à se consoler par le nombre de mes branlettes journalières. C’était un vicelard, lui, et il se disait alors dans tout l’asile que c’était le seul psychiatre capable de vous diagnostiquer une folie avec un touché rectal. On racontait aussi mille et une histoires salaces à son sujet, enfin, rien de grave, des petits coups tirés par ci par là, des passes improvisées sur le tas, et quelques menues gâteries extorquées à la va vite aux infirmières qui étaient très moches du reste. Après m’avoir bien écouté lui raconter mes expériences onaniques lors de mon cours séjour dans leur foutu asile, il m’a regardé comme ça avec un air grave « Ah la jeunesse, vous vivez une de ces misères sexuelles alors ! Faut pas s’étonner après qu’il y ait autant de fous…c’est vraiment regrettable ! Moi à votre âge….mais faut croire que c’était une autre époque aussi….c’est désolant qu’on en soit arrivé là…. quand c’est un, deux, cent voire même mille qui pour une raison ou une autre ont fait ce choix de s’abstenir, ça reste dans la limite du normal, mais quand c’est tout un peuple qui fait le vœu de chasteté, bah là faut quand même s’poser des questions, et s’pencher sérieusement dessus ne serait-ce que pour savoir s’il y encore un peu d’homme dans ces gens-là !! Croyez-moi, ce foutu idéal monastique est le signe implacable d’une extrême déchéance spirituelle, on va tout droit au gouffre, c’est la mort d’une nation qui s’prépare en tout’hâte, Thanatos à présent règne en maitre sur notre société… Freud en parle, vous pouvez vérifier ça, de la dualité des pulsions de sexe et de mort…

Après ça, il a commencé à me parler dans un langage alambiqué et tout à fait incompréhensible, une phraséologie à la con parsemées de références à tel ou tel « grand penseur » qui du reste ne l’était que pour lui. Je l’ai laissé discourir comme ça pendant un bon quart d’heure en faisant semblant d’être d’accord avec tout ce qu’il disait, mais ça ne m’intéressait pas ce qu’il racontait, moi, ça m’ennuyait même. Un cul, ce n’était pas ça qui allait me guérir…..et encore moins un discours prononcé à sa gloire. Son projet de sauver la nation par la partouze institutionnalisée était ambitieux certes, s’il m’avait proposé ça avant j’y aurais peut-être souscrit, mais là ça dépassait de beaucoup mes petites aspirations de fou interné. Au bout d’un moment, j’ai décroché donc, je ne l’écoutais plus, je ne l’entendais même pas, j’étais trop pris par le spectacle amusant qu’offrait son visage en proie aux rebondissements de sa péroraison truffée de vérités prophétiques , parce que mon psychiatre n’était pas du genre à dire les mots, non, mais à les vivre, et ça lui faisait faire une de ces chorégraphies faciales son discours creux, il fallait voir ça, et encore heureux qu’il ait été creux, parce que s’il était plein de sens, son discours, sa gueule aurait pu, au détour d’une phrase à forte charge sémantique, exploser à n’importe quel moment, et on m’aurait peut-être accusé de la lui avoir faite péter.

A la fin de son numéro de rhétorique il a fini par reconnaitre que tout ça était sans importance et que s’il s’était emporté c’était juste parce qu’il trouvait que j’étais le plus lucide de ses patients et que, partant, j’étais peut-être aussi le seul à être capable de le comprendre. J’ai saisi l’occasion pour lui reparler une nouvelle fois de mes draps, mais, même après l’avoir laissé me faire sa saloperie de discours, il n’a pas trouvé ça important. Il m’a couillonné. Un dégueulasse fini.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime29/04/10, 06:55 pm

Ahhh rien a dire je ne me lasserai jamais de te lire, ta description de la chambre me donne l'impression d'y etre, meme (que sans le vouloir )que j'ai detourne la tete degoutee a ta description des draps lol, et le pauvre toubib j'ai l'impression de l;entendre se raconter en longueur...
J'adore ton style, je ne me lasserai jamais de te lire(oops je crois que je me repete la l'écorché vif - Page 2 Icon_redface )
Bravo et merci pour cette balade de l'esprit.
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Le crève-cœur
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime22/06/10, 09:39 pm

Pendant que j’étais dans les pommes, je croyais que j’étais mort, promis, et puis finalement j’ai survécu à ce petit trépas, pas du tout glorieux et dont je ne saurais vous donner la durée avec précision, et j’ai rouvert les yeux, un peu gaga, sur le plafond de ma chambre. La vie m’est revenue par là où que ça m’était partie, c'est-à-dire par les yeux, progressivement, à coup de lumière mutilée, monochrome et changeante, puis elle s’est décidé tout de même, au bout de quelque minutes, à s‘offrir à ma vue entièrement, la vie, plus net et plus précise, avec tout ce dont elle disposait de couleurs et de formes dans son nuancier.

Teldja était à mon chevet, entrain de feuilleter un journal, pendant je m’efforçais, comme ça, à reprendre mes esprits. Il faisait jour dehors, il devait être neuf ou dix heure, je l’ai su grâce à la hauteur de l’ombre que faisait l’entrelacs de la fenêtre sur le mûr. L’habitude. Dès qu’elle s’est aperçue que je me suis réveillé, elle s’est dépêchée de me demander, autoritaire :

Qui es-tu ?

Un peu hébété par la question, j’ai marqué un long silence. Peut-être qu’à elle aussi on lui a foutu un de ces gnons à lui avoir fait perdre la mémoire, que je me suis dit, pour s’être vantée devant ses collègues les infirmières de mille et un succès galants, qui sait ? J’ai répondu à sa question idiote, mais dans l’urgence de ma sincère inquiétude je n’ai pas pu m’empêcher de la lui retourner, sa question.

Et toi alors ? Qui es-tu ? Te souvient-il ? Me suis-je enquis avec empressement.

Elle a rigolé un bon coup en dodelinant de la tête, Teldja, puis comme rattrapée par la retenue que sa profession exige, elle s’est brusquement tue et s’est excusée. Elle a plié le journal qu’elle tenait entre ses mains, et m’a confié, non sans chiqué, que j’étais le premier à l’avoir fait rire depuis plus d’un mois. Elle ne m’en a pas dit davantage, elle est juste partie ; après ça, chercher le médecin, pour l’informer, m’a-t-elle dit, de mon réveil.

Dès qu’elle est sortie, je me suis aperçu qu’’il y avait quelque chose qui trainait par terre, à coté de la chaise où elle était assise, comme un bout de papier. Son numéro de fil, peut-être, qu’elle aurait laissé là exprès pour moi. J’ai allongé le bras, comme ça, pour saisir cette chose et l’examiner de plus près. Une photo. C’était une photo.

C’était tellement invraisemblable que j’en suis resté tout ébahi, non, ça n’était pas croyable que le destin me rattrape d’une aussi triste manière. Je n’en ai pas cru mes yeux, pour tout vous dire. La berlue ? Ah pensez donc ! Quelle aubaine que ça aurait été pour moi! Mais non ! Mais non ! Trop facile ! Sur la photo, c’était mon salaud qui me souriait gentiment. Il avait l’air d’être content de m’avoir retrouvé au bout de ma folie, bien au bout, quand tout allait s’arranger, définitivement ! C’était même ça, qu’il fît mouche, j’en suis certain, qui lui donnait le sourire.

Je suis resté comme ça dans mon lit, parmi les lumières et les ombres déteintes, à le regarder, sur le cul, transi, dépité, définitivement et profondément convaincu de ma faillite existentielle. Je ne me rappelle plus exactement ce qui c’est passé après que Teldja est revenue… Elle a rappliqué seule, sans le médecin qu’elle avait été chercher, puis dans un court et vif échange, j’ai appris que le mec sur la photo était son frère et qu’il a été assassiné….c’est tout ce dont il me souvient, promis.

Voilà, monsieur le juge. La suite vous la connaissez. Il me semble vous avoir tout raconté, ou presque. Je vous ai même ouvert mon journal intime, que j’ai commencé à tenir une semaine avant que je ne commette le crime, et qui m’a été confisqué, par ordre du médecin, lorsque j’ai intégré l’asile. J’espère que mon récit vous aideras dans votre mission d’instruction. Je sais que mon crime est horrible, mais j’espère que vous tiendrez compte des circonstances qui l’ont entourées. Mon visage brûlé que je n’ai jamais pu assumer, la solitude où je dépérissais, et puis ma fragilité mentale… tout ça y est pour beaucoup croyez-moi. Je sais que j’encours la prison à perpétuité, mais je reste confiant quant au sort que la justice réserve à ceux qui se sont battus pour la nation. Voilà, c’est tout ce que j'ai à dire.

[Fin]
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime23/06/10, 03:17 am

Pourquoi, l'asile?
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime23/06/10, 09:49 pm

je suis heureuse de retrouver un de mes écrivains préférés, alors je vais te dire autant que simple lectrice ce que j'en ai pensé

Citation :
On l’a attendu une bonne demi-heure notre bus avant qu’il arrive, ventru et bondé, les gens y étaient tassés comme des sardines, en mêlant des odeurs de slip moisi et de chaussettes putréfiées, ça chlinguait tellement fort que ça poussait les voyageurs à faire de drôles de grimaces, chacun croyant se dégager, par ça, de toute responsabilité dans ce scandale olfactif. Non, mais il vous faut vraiment un de ces quatre prendre un bus à Alger juste pour voir comment ces salauds d’hommes puent. C’est à ne pas croire son nez, promis. Nous étions donc comme ça serrés et tout, les uns contre les autres, quand tout d’un coup un type noyé quelque part dans cette foule compacte; s’est mis à râler, pas content parce que le chauffeur mettait trop de temps pour redémarrer après chaque arrêt. Il y a toujours quelqu’un qui n’est pas content d’ailleurs dans un autocar. Il a commencé alors à gueuler fort contre le chauffeur, l’assurant qu’il va lui casser la gueule au prochain arrêt et tout, mais au prochain arrêt il remettait encore ça au prochain, puis à la fin, quand nous sommes descendu au terminus, il s’est dégonflé et ils se sont réconciliés et même embrassés pour ça. Les gens, des faux culs, même dans leurs colères.


l'écorché vif - Page 2 Lol trés proche de la vériT en plus
Citation :
Lors de mes deux premières semaines à l’asile, je l’ai encore revu trois ou quatre fois, mon coupable imaginaire, puis il s’en est allé là d’où il était venu, sans même me dire au revoir. Sans doute qu’il avait d’autre chat à fouetter, c'est-à-dire d’autres merdes à foutre dans la vie des gens, des bien plus grosses et bien plus compliquées…des tout à fait diarrhéiques ! Beurk ! En tout cas, la mienne de m*****, qu’il m’avait importunément pondue dans la citrouille, commençait à se dissoudre un peu à force d’être surveillée de près par le psychiatre.

je n'ai pas aimé ce passage; qui pouvait etre dit autrement sans trop accentuer sur les "merdes,diarrhéiques etc.." car trop en mettre ça devient barbant dans ce passage bien précisément sinn les autres provocations mettent du piment er g bien aimé

Spoiler:
enfin je connais son nom l'écorché vif - Page 2 103908

Citation :
Sans chiqué, notre asile ne comptait que des boudins parmi le personnel soignant, et pourtant des femmes en voulais-tu en voilà, il y’en avait vraiment pour tous les goûts, des maigrichonnes, des rondes, des petites, des timides, des rigolotes, des ceci et des cela, et bien d’autres encore, mais on aurait beau trouver à chacune d’elle quelque chose de très particulier qui la singularise, pour moi elles étaient toutes semblables en ceci qu’elles étaient moches.

Peut être exigeait-on à ces jeunes femmes qu’elles soient laides pour être recrutées, je ne sais pas, ça reste plausible, c’était un hôpital de fous, il ne faut pas l’oublier, en tout cas sur cette clause du contrat on a dû se montrer intraitable, pas une seule n’y a coupé. Cet état de fait ne me dérangeait nullement, entres moches on se comprend vite, mais, encore fallait-il pour réaliser ce phalanstère esthétique que chacun de nous portât ce jugement négatif et sur lui-même et sur les autres, ce qui n’était pas du tout évident avec des gens comme Teldja.
c'est tellemnt réaliste ce passage, je pourrait croire que quelqu'un au visage brulé dise tout ça!
Citation :
qui sait, la folie n’étant peut-être qu’une manière très achevée d’être artiste, c'est-à-dire d’être capable de refuser la réalité, trop moche à voir, et lui substituée, plus supportable et plus rigolote, celle qu’on s’est inventée. Les fous ne seraient donc que des artistes qui ne mentent pas, puisque leur délire et leur fantaisie, eux, ils les vivent.

c'est tellement bien dit digne d'un garnd je trouve! l'écorché vif - Page 2 513556
Citation :
Teldja pour tout vous dire, n’était pas du tout canon, c’était juste une nana, avec des yeux, un nez et une bouche, puis un corps avec tout ce qu’il y a de commun, enfin bref, rien en elle ne participait du fantasme hautement pornographique de l’infirmière cochonne avec de gros nichons et tout. Lorsque je l’ai vu pour la première fois, dans le bureau de mon psychiatre, je l’ai même trouvé moche, et je me suis dit alors qu’il valait mieux avoir le visage gommé, comme moi, que de l’avoir intact et pas du tout agréable à voir. Parce que ça laisse quand même, des brûlures comme j’en ai moi, un doute planer sur ce qu’était mon visage avant, les gens peuvent me concéder un certain charme que j’aurais peut-être perdu à la suite de mon malheureux accident, tandis qu’avec Teldja on était de suite mis en face de la réalité de sa laideur, et il n y avait plus moyen de tergiverser alors à ce propos.

hihihihi pauvre theldja!! l'écorché vif - Page 2 904841déja le prénom fallait le trouver il existe? et moi qui mimaginait à son entrée dans l'histoire qu'il allait tombé amoureux d'elle et de sa beauté pour lui redonner l'espoir d'accepter sa malencontreux accident et ben je n'y étais pas dutt.. tu m'as surprise!

Citation :
nous faut des miroirs à nous autres hommes, oui, des miroirs partout, parout, collés tout le temps à nos sales tronches, pour que nous puissions nous y regarder en permanence, des miroirs indifférents et impitoyables, qui ne s’accommoderaient pas du regard narcissique que nous portons sur nos saloperies de personnes, et c’est alors que nous saurons peut-être à quel point nous sommes moches. Si seulement nous n’étions pas capables d’autant d’amour pour la beauté que pour la laideur, dès que c’était de la notre qu’il se fut agi

un discrours typique d'un gars qui a perdu sa beauté et qui mtn sait que ce n'est pas tt ce qui compte, un coup de gueule quoi! ici je l'imaginais vraiment en train de dire un truc pareil on sent tout son désaroi je trouve ici!

Citation :
qu’un de ses patients lui ait craché sur la figure alors qu’elle s’apprêtait à lui faire une injection. Pouah, en plein dans la tronche, et toc ! je l’espérais bien glaireux et verdâtre et gluant, moi, pour lui apprendre à trouver, sans raison apparente, les autres plus moche qu’elle.

Quand elle a cessé de faire des chichis à propos de l’attentat salivaire dont elle a été victime,

l'écorché vif - Page 2 45226 j'adore!
Citation :
Voilà, monsieur le juge. La suite vous la connaissez. Il me semble vous avoir tout raconté, ou presque. Je vous ai même ouvert mon journal intime, que j’ai commencé à tenir une semaine avant que je ne commette le crime, et qui m’a été confisqué, par ordre du médecin, lorsque j’ai intégré l’asile. J’espère que mon récit vous aideras dansmais j’espère que vous tiendrez compte des circonstances qui l’ont ento votre mission d’instruction. Je sais que mon crime est horrible, urées. Mon visage brûlé que je n’ai jamais pu assumer, la solitude où je dépérissais, et puis ma fragilité mentale… tout ça y est pour beaucoup croyez-moi. Je sais que j’encours la prison à perpétuité, mais je reste confiant quant au sort que la justice réserve à ceux qui se sont battus pour la nation. Voilà, c’est tout ce que j'ai à dire.

ce n'est pas trés clair, un peu parachuté l'écorché vif - Page 2 Icon_scratch
l'écorché vif - Page 2 476675 je ne suis pas sure d'avoir compris son crime?!si tu pouvais m'éclairer sur cette fin l'écorché vif - Page 2 12939

je ne suis pas un critique g juste donné mon avis à raison comme a tort d'ailleurs.

j'ai pris un grand plaisir à te lire du début jusqu'à la fin merci à toi d'avoir gentillemnt posté la suite, g hate la prochaine nouvelle tu as mon avis tout le talent d'écriture dont on rève.ton style mélange l'humour, la provocation à la sagesse de l'expérience.Merci pour le partage. tu sais j'ai adoré!
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime27/06/10, 04:47 pm

Salut Amel, je te remercie d'abord pour ton exemplaire fidélité dont témoignent les nombreux commentaires que tu as laissé tout au long du récit. Il est vrai que la fin de l’histoire tombe comme un couperet, je te rejoins sur point, mais cela est lié à la nature même du procédé narratif dont j’ai usé. C'est-à-dire que l’oralité du récit et surtout son destinataire (parce que l’écorché ne d’adresse pas aux lecteurs mais au juge d’instruction) ne m’autorisaient pas à ce que je m’attarde sur des détails censés être connus des deux protagonistes (l’écorché et le juge). Donc si on résume un peu toute cette histoire, l’écorché est en face du juge d’instruction qui l’interroge sur un crime qu’il a bel et bien commis et dont il s’est déchargé pendant des mois (la période qui va de l’internement jusqu’à la découverte de la photo), par un étrange déni psychique. L’écorché lit d’abord son journal intime (début du récit jusqu’à l’épisode meurtrier), ensuite raconte oralement, toujours en face du juge pour les besoin de l’enquête, ce qu’il lui est arrivé lors de la période qui va du meurtre jusqu’à son arrestation.
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime08/07/10, 09:04 pm

salut, je ne trouve pas l'histoire sur facebook. is there any other website?
Merci.


it's okay. je l'ai trouvé ^^ même en relisant c'est toujours comme la première fois. j'attends la nouvelle histoire. pour avoir une idée, je vais lire "l'étranger".
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MessageSujet: Re: l'écorché vif   l'écorché vif - Page 2 Icon_minitime

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