HEBERPROT-P, UN MÉDICAMENT CONTRE L’ULCÈRE DU PIED DIABÉTIQUE
Lad Pharma demande sa vente dans les pharmacies
Le laboratoire a demandé au ministère de la Santé une extension d’enregistrement aux pharmacies d’officines.
Pour aider un maximum de malades souffrant d’ulcère du pied diabétique, le laboratoire algérien de développement pharmaceutique, Lad Pharma, a demandé au ministère de la Santé une extension d’enregistrement de son médicament Heberprot-P aux pharmacies d’officines. Le laboratoire n’a, cependant, reçu, jusque-là, aucune réponse de la part de la tutelle. Pourtant, ce produit est un médicament essentiel, fabriqué en Algérie contre l’ulcère du pied diabétique. Heberprot-P est en mesure, en effet, d’éviter le lourd handicap et les conséquences engendrées par l’amputation à laquelle recourent fatalement les médecins.
Depuis le mois de mai 2009 à ce jour, Lad Pharma n’a jamais obtenu une notification émanant du ministère. Or, l’article 22 du décret exécutif n°92-284 du 6 juillet 1992 relatif à l’enregistrement des produits pharmaceutiques à usage de la médecine humaine, fixe un délai de 120 jours, soit 4 mois qui peut être prolongé, avec notification au préalable, de 90 jours, soit un maximum de 210 jours (7 mois).
“Malgré la disponibilité de ce médicament en stock à Lad Pharma, les hôpitaux publics ne réagissent pas.
Toutefois, nous comprenons cette situation du fait que ces hôpitaux sont dépassés, vu la diversité des missions qui leur sont dévolues et dont la priorité est accordée avant tout au traitement des grandes pathologies que sont la tuberculose, le cancer…”, expliquent les responsables du laboratoire dans un communiqué. Ceux-cidéplorent, néanmoins, le fait que ce produit ne soit pas utilisé par les cliniques privées qui restent dépendantes de sa disponibilité dans les pharmacies. Ce qui a poussé les dirigeants de Lad Pharma à formuler leur demande d’extension d’enregistrement aux officines “après le gros investissement consenti durant la phase de sa mise en place et sa promotion médicale au sein des hôpitaux publics”, expliquent-ils, tout en s’interrogeant sur les motifs d’un tel retard pris pour une simple extension d’enregistrement d’un médicament essentiel qui a déjà été enregistré en mai 2008.
Entre 8 000 et 13 000 amputations du pied diabétique en moyenne sont, faut-il le rappeler, exécutées chaque année en Algérie. De source médicale, entre 5% et 10% de diabétiques souffrent de lésions au pied. Les atteintes au pied (complication du diabète) constituent 10 à 20% des motifs d’hospitalisation au service de diabétologie. Il est recensé aussi que de 10 à 30% des diabétiques avec ulcère voient leur état progresser au stade de l’amputation. Dans le monde, toutes les 30 secondes, un pied est perdu à cause de la gangrène. Ce triste constat résume, on ne peut mieux, l’état des malades atteints de cette pathologie.
Outre les répercussions négatives d’ordre personnel, psychologique et fonctionnel de l’acte sur le patient, le coût global de la prise en charge d’une amputation est estimé à près de 9 millions de dinars.
Ce montant couvre les frais des médicaments et des soins. Ce qui représente une partie considérable du budget de la santé publique. En dépit de tous les efforts consentis pour mettre un frein un tant soit peu à ce phénomène, la récidive n’est souvent pas à écarter. “Le pied diabétique constitue un véritable problème de santé publique dont la prise en charge nécessite toute une structure spécialisée avec une équipe pluridisciplinaire, dont des médecins généralistes, diabétologues, chirurgiens, orthopédistes…”, lit-on dans un communiqué du laboratoire Lad Pharma.
Selon les experts de ce laboratoire, il existe une alternative à tout ce traitement. Il s’agit du médicament
Heberprot-P qui assure une prévention des amputations. Son rôle ?
Stimuler la granulation et la réépithelisation des ulcères diabétiques, réduire le nombre de débridements chirurgicaux, des interventions et les récidives. C’est une injection intra et périlésionnelle à raison de 3 fois par semaine pour une durée de 5 à 8 semaines de traitement maximum.
Ce produit pharmaceutique est fabriqué dans le centre d’ingénierie génétique et de biotechnologie à La Havane, à Cuba. Il est introduit en Algérie par son importateur/conditionneur exclusif Lad Pharma. Les résultats obtenus à l’issue des essais cliniques ont été jugés encourageants. Ils varient entre 60 et 90% suivant la surface de l’ulcère. Autrement dit, plus celle-ci est réduite, plus les chances de cicatrisation sont élevées.
B. K.
article du journal Liberté, édition du 10 Aout 2010