Efficacité des faibles doses d’aspirine dans la prévention du cancer colorectal
Une des manières de se prémunir face au cancer colorectal est la prise régulière d’aspirine qui par son action anti-inflammatoire empêche l’apparition de lésions précancéreuses. De nombreuses études ont clairement montré l’avantage des anti-inflammatoires en prise chronique et surtout de l’aspirine dans la prévention des tumeurs coliques. Une étude récente vient confirmer le bénéfice de l’aspirine et apporte quelques informations supplémentaires concernant la dose efficace minimale et la durée pendant laquelle doit être prise l’aspirine.
Au moyen de questionnaires spécifiques, les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires et les modes de vie de deux groupes d’individus appariés selon l’âge, le sexe et le lieu d’habitation. Il était demandé à chacun des participants dans cette étude cas-témoin de signaler la prise éventuelle d’aspirine faiblement dosée (75 mg) ou d’autres anti-inflammatoires à raison d’au moins 4 fois par semaine pour une durée supérieure à un mois. Les participants de cette étude ont été suivis pendant une période de cinq ans.
Après un an déjà, la prise régulière d’aspirine faiblement dosée à 75 mg était associée à une réduction de 22 % du risque de développer un cancer colorectal et l’ampleur de cette réduction du risque était cumulative, c’est-à-dire que la diminution du risque atteignait 30 % après une durée de cinq ans.
Par contre, chez les patients ayant au moment de l’étude un cancer colorectal ou étant mort des suites de ce cancer au bout de la période de suivi de cinq ans, la prise d’un quelconque anti-inflammatoire (incluant également l’aspirine) n’influençait pas la probabilité de mourir de quelque cause que ce soit et n’influençait pas la survie face au cancer digestif.
D’après les auteurs de l’étude, il s’agit de la première étude démontrant l’effet protecteur d’une faible dose d’aspirine en prise chronique face au cancer colorectal après une durée de cinq ans. L’autre information importante de cette étude est l’absence d’efficacité des anti-inflammatoires chez ceux qui de toute façon auront une tumeur digestive. Cela signifie donc que chez ceux qui présenteront une lésion tumorale intestinale, la prise d’anti-inflammatoires n’apporte aucune protection supplémentaire en terme de survie face à la maladie.
Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé ©2010