Une étude récente - dirigée par un chercheur de l'Université McGill - identifie un gène qui joue un rôle important dans le développement de la calvitie masculine, une maladie qui touchera un homme sur trois avant l'âge de 45 ans.
La calvitie androgénétique de type masculin, ou calvitie hippocratique, est une perte nette de cheveux qui est provoquée par les hormones mâles. On parle de «perte nette» car il est tout à fait normal de perdre de 50 à 100 cheveux par jour. La calvitie apparaît cependant lorsque le taux de chute augmente ou que la repousse n'est pas suffisante pour remplacer les cheveux manquants.
Dans une étude publiée il y a quelques jours dans la revue «Nature Genetics», des chercheurs annoncent qu'ils sont parvenus à identifier et localiser une variante génétique jouant un rôle majeur dans la calvitie androgénétique masculine.
Dirigée par Brent Richards - membre du département de médecine de l'Université McGill, à Montréal, et du King's College de Londres -, cette étude est le fruit de la collaboration de 22 chercheurs du Canada, du Royaume-Uni, d'Islande, de la Suisse et des Pays-Bas.
Cette recherche se base sur l'étude génétique de deux groupes d'hommes de «race blanche», un premier de 1125 sujets atteints de calvitie et un second, de 1650 hommes, ayant servi à confirmer les résultats précédents.
On savait déjà qu'une variante génétique présente sur le chromosome sexuel X avait un rôle à jouer dans le développement de la calvitie. Cependant, après l'analyse statistique des résultats, Brent Richards et ses collaborateurs ont découvert qu'un gène localisé sur le chromosome 20 joue également un rôle majeur.
«Nous savons maintenant que si un homme présente à la fois les variantes génétiques que nous avons découvertes sur le chromosome 20 ainsi que la variante indépendante déjà connue sur le chromosome X, son risque d'être atteint de calvitie est sept fois plus élevé.», explique le Dr Brent Richards de l'Université McGill, principal auteur de cette étude.
Étant donné le choix des sujets de l'étude, les chercheurs soulignent que ces résultats s'appliquent de façon certaine aux hommes de «race blanche» mais on n'exclut toutefois pas que ces données puissent également s'appliquer à d'autres groupes.
«On pourrait présumer que la calvitie androgénétique est causée par la même variation génétique chez les hommes de races différentes mais, comme nous n'avons pas étudié ces populations, nous ne pouvons le dire avec certitude.», précise Brent Richards.
Selon les données de l'étude, les chercheurs soulignent également qu'un homme sur sept présente ces deux variantes génétiques, qui sont des facteurs de risque de développer une calvitie. Wikipedia indique cependant que «des agressions répétées, une mauvaise alimentation, la maladie et le stress, ainsi peut-être que la pollution peuvent toutefois mettre en péril le cycle capillaire».
La découverte de ce nouveau gène associé à la calvitie constitue un progrès certain dans la compréhension des causes de cette maladie mais Brent Richards n'entrevoit pas, dans un futur prévisible, le développement de nouveaux remèdes qui tireraient profit de ces nouvelles connaissances. Le chercheur note néanmoins que «la première étape vers la découverte d'un traitement, dans la plupart des cas, consiste tout d'abord à déterminer la cause du problème.»
Le marché des produits contre la calvitie est d'ailleurs considérable; il atteint 405 millions de dollars à l'échelle mondiale, dont 115 millions de dollars (en 2007) uniquement pour les greffes de cheveux réalisées aux États-Unis.
source: Communiqué de l'Université McGill