Selon une étude danoise, l'efficacité des bisphosphonates en prévention des fractures de la hanche chez la personne âgée est réduite par la prise simultanée d’un inhibiteur de la pompe à protons.Plusieurs publications récentes avaient suggéré une augmentation du risque de fracture chez les femmes à haut risque traitées par bisphonates. Une équipe de l’Université danoise d’Odense a donc suivi durant plus de 3 ans toutes les personnes au Danemark qui prenaient de
l'alendronate.Selon leurs résultats, publiés en ligne le 14 février par les Archives of Internal Medicine, ce bisphosphonate a permis de diminuer de 39% le risque de fracture de la hanche chez les patients non traités par IPP contre une réduction du risque de seulement 19% et non significative chez les patients sous IPP.
Une analyse en fonction de l'âge a également montré que les IPP n'avaient un impact que chez les patients
de 70 ans et plus. Les chercheurs danois ont également observé une relation dose-effet, en faveur, selon eux d’une relation causale. De faibles quantités d'IPP absorbées au cours des 3 ans et demi de suivi n'avaient pas d'influence sur l'effet protecteur de l'alendronate alors que des quantités plus importantes annulaient cet effet, voire étaient associées à une élévation du risque de fracture pour les quantités les plus élevées, mais celui-ci restait toutefois non significatif. Les chercheurs n'ont pas observé d'effet négatif des IPP sur les fractures vertébrales, de l'humérus et de l'avant-bras.
Ces résultats, concluent-ils, « donnent une base raisonnable pour déconseiller l'utilisation des inhibiteurs de la pompe à protons pour contrôler des plaintes liées au tractus digestif haut chez les patients traités par des bisphosphonates oraux ».
Ils conseillent pour ces patients soit de prendre des anti-H2 à la place des IPP, soit de changer de traitement de l'ostéoporose, en prenant par exemple un traitement parentéral.
Une étude américaine, publiée dans la même édition en ligne des Archives of Internal Medicine, conclut que l’ajout d'un traitement par IPP pour éviter les complications digestives chez les personnes prenant de l'aspirine en prévention primaire cardiovasculaire n'est coût-efficace que chez la minorité de patients ayant les plus hauts risques.
Les auteurs soulignent donc l'importance d'évaluer le risque digestif lors de la prescription de l'aspirine en prévention afin de déterminer si la co-prescription d'un IPP est souhaitable.
La revue Circulation publie quant à elle, dans sa dernière édition, des données du registre français des infarctus FAST-MI. Elles soulignent que l'utilisation des IPP chez les patients sous
clopidogrel après un infarctus n'est pas associée à une élévation des événements cardiovasculaires ni des décès, ce qui suggère l'absence d'interaction cliniquement pertinente entre IPP et clopidogrel.