Les cheveux chutent et se renouvellent en permanence. Ce phénomène est plus
marqué au printemps et vers la fin de l'été. Le plus souvent sans conséquence,
la perte de cheveux devient préoccupante lorsqu’elle est supérieure à 60
cheveux par jour. Depuis quelques années, les traitements et produits
anti-chutes se sont énormément développés, afin de répondre à la demande
croissante des consommateurs. Car, qu’elle soit pathologique ou non, la chute
de cheveux est de manière générale mal vécue chez l’homme comme chez la femme.
DÉFINITION Médicalement nommée alopécie, la chute de cheveux peut
affecter totalement ou partiellement la chevelure. Il en existe deux catégories
: les alopécies cicatricielles, qui aboutissent à la destruction irréversible
du follicule pileux ; et les alopécies non-cicatricielles (localisées ou
diffuses) correspondant à une chute de cheveux avec conservation du follicule
pileux (pelade, teignes, alopécie androgénétique…).
CAUSES Les causes de chute de cheveux sont nombreuses et dépendent
de la forme d’alopécie:
SYMPTÔMES Différents symptômes peuvent accompagner une alopécie. Dans
les cas d’alopécies cicatricielles, la chute de cheveux entraîne l’apparition
de plaques glabres, bien délimitées et lisses.
Les alopécies non-cicatricielles, dues à un dysfonctionnement du follicule
pileux, entraînent une interruption prématurée de la phase de croissance. Selon
la forme d’alopécie, on distingue différents symptômes:
- Les alopécies non-cicatricielles localisées entraînent des pertes de cheveux
par petites plaques arrondies ou ovalaires, pâles et lisses ; une desquamation
du cuir chevelu est souvent associée en cas de teignes.
- Les alopécies non-cicatricielles aiguës et chroniques se traduisent par une
chute brutale d'une importante quantité de cheveux.
- L’alopécie androgénétique débute par le dégarnissement des creux temporaux,
suivi d’un recul de la ligne frontale. Dans d’autres cas, le sommet du crâne se
dégarnit peu à peu et une tonsure apparaît. La chute de cheveux est progressive
et s’aggrave par paliers. Les femmes peuvent être touchées au moment de la
ménopause ou à la suite d'un traitement par des hormones androgènes.
DIAGNOSTIC Un diagnostic, établi par un médecin généraliste ou un
dermatologue, est indispensable pour un traitement spécifique et efficace. Il
repose sur un examen et un questionnaire permettant de déterminer les antécédents
familiaux, les circonstances d’apparition des symptômes… Le cas échéant, des
analyses et/ou des examens plus approfondis (trichogramme, biopsie) pourront
compléter le diagnostic.
TRAITEMENTS Si la perte de cheveux est normale (<60/jour), le recours
aux cosmétiques et/ou aux compléments alimentaires peut alors s’avérer
intéressant. Ils permettent d’agir à 3 niveaux : la microcirculation du cuir
chevelu, la stimulation du renouvellement cellulaire et la nutrition du cheveu,
grâce à des associations vitamines-zinc-acides aminés soufrés. En revanche, si
elle est considérée comme excessive, le traitement passe généralement par une
prise de médicaments par voie orale (Cyprotérone, Finastéride) ou un traitement
local (Minoxidil). Ceux-ci retardent la chute des cheveux mais ne l'empêchent
pas. Pour un traitement de l'alopécie vraiment durable, il faut recourir à la
chirurgie, consistant à placer des cheveux où il n'y en a pas.
PRÉVENTION ET CONSEILS À L’OFFICINE À l’officine, rappeler aux clients que la chute de cheveux est un
phénomène naturel, pour lequel il existe des inégalités interindividuelles,
mais qu’elle doit néanmoins être prise au sérieux lorsqu’elle est considérée
comme anormale. Dans ce cas, il faut orienter le client vers une consultation
dermatologique afin d’obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté. La
prescription de thérapeutiques se révèle efficace mais les résultats ne sont
constatés qu’au bout de quelques mois, d’où l’importance d’une bonne
observance.
En cas de chute de cheveux ponctuelle ou saisonnière, des compléments
alimentaires à base de vitamines (B5, B6 et B8 ), de minéraux et oligo-élément
(silice, magnésium, zinc, acides aminés soufrés tels que cystéine, cystine,
méthionine) peuvent être recommandés. De plus, lors des shampoings, il faut
éviter l’eau trop chaude et préconiser un massage soigneux du cuir chevelu afin
de favoriser la pénétration des actifs.
Voici quelques questions qui vous permettront de mieux cerner le sujet :
- Depuis quand perdez-vous vos cheveux ? Et en quelle quantité ? (une poignée,
une brosse ?)
- Suivez-vous actuellement un traitement médicamenteux ou un régime
amaigrissant ?
- Avez-vous récemment subi une émotion forte ?
La chute de cheveux ne doit pas être vécue comme une fatalité, il convient donc
d’apporter les réponses adéquates aux clients afin de les rassurer.